Article écrit par Paul Noël
le 23 juin 2021
Les impacts de la pandémie sur le cours de nos vies personnelles et nos droits fondamentaux a probablement été un événement majeur dans le processus de sensibilisation de la population aux bouleversements climatiques. Mais en fait, quelles sont les leçons qui auront été tirées de cet événement?
Les mesures sanitaires
Pour des raisons de santé publique, les mesures mises en place par les autorités pour limiter la propagation de la COVID-19 ont a priori brimé plusieurs de nos droits fondamentaux :
- les libertés individuelles (confinement);
- la sûreté de la personne (violence conjugale lors du confinement);
- atteintes à l’honneur et à la réputation (dénonciation sur la place publique);
- le droit de circuler librement (couvre-feu);
- le droit d’accès aux lieux publics (cinémas, salles d’entraînement, etc.);
- le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays;
- droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions (accusations de complotisme);
- droit à la sécurité sociale (difficultés d’accès à de l’aide financière);
- le droit d’exercer son métier, sa profession ;
- droit à la propriété et à la libre disposition de ses biens (fermeture de commerces);
- droit à des conditions de travail justes et raisonnables (le personnel essentiel);
- droit au repos, notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques (annulation de vacances chez le personnel de la santé);
- le droit à une éducation visant au plein épanouissement de la personnalité humaine (annulation des activités parascolaires);
- le droit d’exercer ses activités récréatives et sportives;
- le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts;
- le droit d’accès à des soins de santé en un temps raisonnable (le délestage);
- le droit de mourir en toute dignité (décès en CHSLD);
- le droit à la protection et à la sécurité que peut apporter la famille;
Source : la charte des droits de l’homme et la charte des droits et libertés de la personne.
Heureusement, nous pouvons espérer retrouver nos droits sous peu, car plusieurs vaccins semblent prometteurs pour vaincre rapidement la pandémie. Mais est-ce vraiment la fin du cauchemar?
Pour assurer la jouissance de nos droits et libertés, il y a un droit fondamental qui doit être mis au premier plan : celui de vivre dans un environnement sain et respectueux de la biodiversité.
« Il n’y a pas d’un côté la santé de la faune ou la santé humaine ou la santé des animaux domestiques. Il n’y a qu’une seule santé – l’équilibre et la santé des écosystèmes à l’échelle planétaire. »
— William Karesh, Wildlife Conservation Society
Saviez-vous que :
- 60% des maladies infectieuses existantes humaines sont zoonotiques;
- 75% des agents pathogènes des maladies infectieuses humaines émergentes (Ébola, VIH et la grippe) sont d’origine animale;
- 5 maladies humaines apparaissent chaque année;
- la pollution de l’air, même à un niveau faible, a un impact sur la santé humaine;
- la maladie de Lyme transmise par la tique à pattes noires, fait aussi émergence au Canada;
…mais aussi que :
- au Canada, près de 30 % des examens et des traitements prodigués seraient inutiles;
- aux États-Unis, les erreurs médicales seraient la troisième cause de mortalité;
- l’état de santé de la population et la survivance des systèmes de santé sont étroitement liés;
Le compte-rendu partiel du colloque Climat santé
Le colloque « Climat santé » informe sur l’ampleur des problèmes entourant la santé de l’environnement et indéniablement de celle des humains, dont la pandémie liée au COVID-19 en est une manifestation parmi tant d’autres.
Pour en savoir plus, consultez le compte-rendu partiel préparé pour vous.
Santé et droits fondamentaux : conclusion
L’heure n’est plus à débattre entre la protection de l’environnement ou celle de l’économie ou de l’emploi, mais bien à dépolluer et à restaurer notre planète. Sans ce droit fondamental de vivre dans un environnement sain et respectueux de la biodiversité, les autres droits tels que l’économie, l’emploi et les libertés individuelles seront sans aucun doute relégués une fois de plus au second rang dans la perspective d’éventuelles crises.
Alors, pourquoi ne pas prévenir plutôt que d’essayer de guérir?